Sénégal
Et oui, nous sommes une famille qui bouge, ou disons plus justement, j'ai un mari qui aime bouger ! Nous
avons déménagé 11 fois en 22 ans de mariage, en sachant que cela fait 10 ans que nous n'avons plus déménagé !
En janvier 2002 Jean-Marc trouve du travail dans une entreprise genevoise, qui l'envoie au Sénégal pour construire une cimenterie. Et nous passons du statut de missionnaires à celui de
chômeurs et enfin de travailleurs, mais travailleurs expatriés, avec tous les avantages. J'en suis restée bouche bée de voir ce monde différent.
J'ai rejoint Jean-Marc avec les deux garçons pour 6 mois, nous vivions dans une très belle villa au bord de
la plage, avec comme occupation le matin l'école pour mes garçons et l'après-midi un énorme dilemme devait être résolu chaque jour : à savoir plage ou piscine et oui, cela dépendait du vent, du
soleil, de l'envie et de l'humour ou de l'humeur.
En un mois j'ai fini le programme scolaire mis en place par les enseignantes des garçons et par la suite, Maman a dû m'envoyer livres, jeux, Cd-Rom et autres matériels pour les occuper. En
effet faire l'école pour 2 est nettement plus rentable que pour 25 par classe. Mais je vous avoue que cela ne m'a pas enchanté, ce n'est pas mon truc. Après le déjeuner, je mettais ma
casquette d'enseignante, puis à midi à nouveau celle de maman. Bon ,l'enseignement fut ludique avec les sciences naturelles sur le sable de la plage, découverte des poissons et
coquillages... et du bronzage sur les Blancs !
Heureusement, nous avons trouvé une église des Assemblées de Dieu et nous avons pu mettre notre expérience au service de cette église, cela fut un temps fort et riche, avec le couple pastoral,
Maxime et Nathalie, nous avons pu poser énormément de questions et comprendre un peu de la culture Wolof et du Sénégal. Le monde musulman est bien différent du nôtre et la liberté n'a rien à voir
avec notre liberté en Christ. Mais je ne m'étendrais pas sur ce sujet dans ce blog. Qui sait peut être qu'un jour j'écrirais sur ce sujet et je vous donnerai mon avis. Le culte était un vrai
moment de bonheur, chanter des anciens cantiques avec le tam-tam avait une connotation incroyable. Je me rappelle une fois lors du moment de proposition des chants, j'ai proposé : "je veux monter
sur la montagne, c'est là que l'on rencontre Dieu..." De le chanter en étant au bord de l'océan avec le tam-tam, mes frères et soeurs sénégalais, me laissait entrevoir ce qui va se passer au
ciel. Avec les responsables de l'église, nous avons pu visiter des villages, des écoles, des endroits inconnu des touristes . Et comme nous avons pris des cours de Wolof, cela faisait chaque
fois rire les personnes de nous entendre, mais cela nous donnait le privilège de pouvoir partager avec les autres.
Si vous vous rappelez en 2002, il y a eu la coupe de monde en Corée et le Sénégal est allé jusqu'en 1/4 de finale si je ne me trompe pas. Avant de partir pour la Corée, les
joueurs sont venus quelques jours dans notre village et là, je vous avoue, j'ai abusé de mon pouvoir de Blanche, j'ai pu entrer dans leur hôtel avec mes garçons et nous avons discuté avec Omar
Dialo, les frères Camara, Lamine Diatta, Pape Thiaw et les autres. Le premier match se jouait contre la France et le Sénégal a gagné. Ce fut l'euphorie dans tout le pays et le reste de la journée
fut déclaré congé. Ben oui, il était impossible de faire autre chose que la fête.
Au bout des 6 mois, il a fallu revenir en Suisse, car je ne voulais plus continuer d'enseigner à mes enfants et les contacts entrepris pour les mettre dans une école privée n'ont pas abouti.
Comme avec la Bolivie, notre coeur est en partie là-bas et depuis 2002, nous soutenons le projet de formation de l'IBG au Sénégal et plusieurs des jeunes formés sont maintenant responsables
dans l'église. Nous y sommes retournés déjà 2 fois avec du matériel pour une association qui aide dans le nord, créée par Jean-marc. Je vous parlerai de cette dernière une
prochaine fois.