Le système humanitaire mondial vacille… et avec lui, des millions de vies.
Le 12 février, l’EPER* a tiré la sonnette d’alarme : le système humanitaire international est en train de s’effondrer.
Pourquoi ? Parce que les États-Unis ont brusquement gelé leur financement. Une décision politique, stratégique… mais dont les conséquences sont dramatiques. Derrière les chiffres, ce sont des hommes, des femmes, des enfants qui se retrouvent, du jour au lendemain, sans soutien, sans soins, sans espoir.
Pour l’EPER*, c’est 6 % de son budget qui s’envole. Pour d’autres ONG, c’est encore pire : licenciements, fermeture de bureaux, arrêt pur et simple de leurs actions. Et ce sont toujours les plus fragiles, les plus oubliés, qui en paient le prix fort.
Il faut le dire avec force : le travail humanitaire est en train de vaciller. Il faut le repenser, le réinventer… mais il ne doit pas disparaître.
Et ADED*, dans tout cela ?
Même si nous ne recevons pas directement de fonds américains, nous ressentons la secousse. Comme beaucoup, nous avons dû réduire nos actions, nous concentrer sur deux pays : le Malawi et le Sénégal.
Nous avançons avec moins, mais nous avançons toujours.
Nos donateurs sont, eux aussi, frappés par l’inflation, la hausse des assurances, le coût de la vie...
Et pourtant, beaucoup continuent à nous soutenir. C’est bouleversant, c’est précieux, c’est ce qui nous permet de tenir.
Certaines collectivités publiques nous épaulent aussi, et grâce à elles, nous pouvons continuer à semer des graines d’espoir là où il n’y a plus rien.
Mais soyons lucides : l’aide humanitaire ne peut pas tout. Elle est mise à mal, étouffée, fragilisée.
Pendant ce temps, la guerre continue. La faim ronge. L’eau manque. Les populations fuient. Des atrocités sont commises chaque jour.
Comme le dit avec justesse le responsable de l’EPER* :
« Nous sommes à un tournant décisif. Si nous laissons tomber ces millions de personnes aujourd’hui, les conséquences seront tragiques. »
Alors moi, à mon échelle, je fais ce que je peux.
Je photographie. Je crée. Je vends des cartes, des tableaux, des épices.
Et tous les bénéfices vont à ADED*. C’est ma manière de résister, d’agir, de dire : je refuse l’indifférence.
Adaptation du texte écrit et tiré du journal : Réformés, Mars 2025
EPER . https://www.eper.ch/
ADED : https://aded-suisse.org/
Directeur du département de coopération mondiale EPER : M. Bernhard Kerschbaum
Photos du projet ADED au Malawi avec autorisation : https://www.yocodesop.org/