Suite Brésil
Il est six heures du matin.
Je suis assise sur une chaise en bois, sur le balcon encore frais de la nuit.
Le jour s’éveille doucement, comme s’il hésitait à rompre le charme de l’aube. Proche de moi, la mer, en marée haute, vient lécher la plage avec tendresse. Son murmure se mêle au chant joyeux des oiseaux — seule musique de ce coin de paradis.
Nous avons trouvé cette pousada un peu à l’écart du monde, perdue entre ciel et sable, et pourtant si proche de tout ce qui compte. Un havre simple, tranquille, baigné de silence Elle se nomme : « Villa Dos Santos » ! Elle porte bien son nom.
Il a plu fort, très fort, durant la nuit. La route de terre devant la maison est devenue un miroir d’eau. Notre belle voiture blanche de location, sera ce matin toute mouchetée de rouge, comme un rappel que tout ici est encore un peu brut, un peu vrai.
Ce que j’aime, c’est cette impression que le lieu résiste encore.
Il y a ici une part de sauvage, une sincérité dans les paysages, une beauté qui n’a pas encore été apprivoisée. Mais pour combien de temps ?
La ville n’est qu’à deux heures, et déjà, les gens s’en échappent pour venir s’installer ici, avec leurs valises pleines de fatigue, leurs habitudes, leurs soucis. Ils posent leurs problèmes comme on plante un arbre, et peu à peu, l’endroit change.
L’eau potable manque parfois, les déchets s’accumulent. Le développement durable, ce mot joli et fragile, se heurte à la réalité. Pourtant, malgré tout, j’ai aimé être ici.
J’ai aimé m’asseoir regarder les arbres danser dans le vent salé. J’ai aimé marcher pieds nus sur le sable, écouter le monde tel qu’il était avant qu’on le transforme. Cet endroit est plus qu’un simple refuge : c’est une respiration.
Un petit coin de monde, encore extraordinaire.
Un lieu où l’on peut, peut-être, aimer plus simplement.
Il se remet à pleuvoir ! Je rentre !
Porto de Galinhas
Un port, des poules, et un trésor liquide
À peine arrivé, on comprend pourquoi ce petit coin de paradis est si convoité. Des eaux transparentes, tièdes, où l’on glisse entre les poissons multicolores. Des piscines naturelles creusées par les récifs, des cocotiers penchés comme pour mieux saluer le voyageur.
Le nom intrigue : Porto de Galinhas, le Port des Poules. Une trace d’histoire ancienne : à l’époque où l’esclavage était interdit, les esclaves arrivaient encore ici en secret, dissimulés sous des caisses de poules. Le mot de passe était lancé : “Il y a des poules neuves au port.” Le nom est resté, mais aujourd’hui, ce sont la lumière, la mer et la paix qui viennent s’échouer ici.
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