Histoire de Noël

Publié le par nathalie-16

J'ai décidé, il y a quelques années de ne plus continuer à vivre de cette façon, alors j'ai quitté mon boulot, pour venir m'installer ici en montagne et profiter d'une pose.

La reprise de la ferme ne fut pas simple, mais ma satisfaction était de loin la plus importante. Faire ce choix, était aussi pour moi de pouvoir profiter des montagnes. Les saisons défilaient à un autre rythme qu'en plaine, je pouvais prendre le temps de respirer, de profiter du calme qu'il régnait autour de moi.

Tout se déroulait parfaitement, jusqu'à ce jour de décembre, où le temps était bizarre avec un vent qui se déchaînait depuis trois jours.

On frappa à ma porte, ce qui était plutôt rare dans ce coin. Après une seconde de surprise, je suis allée ouvrir, pour me retrouver devant un jeune homme, qui me demandait de pouvoir entrer.

Je le regardais un peu de travers, me mi à réfléchir, et je compris que de toute manière je ne risquais rien.

Alors, nous nous sommes assis autour de la table, je lui ai proposé un café, qu'il accepta.

Je l'observais du coin de l'œil, et pour que ne s'installe pas un froid, je me suis lancée la première :

- "Quel est le motif de votre visite chez moi ?"

Il me regarda, se tordit les mains et commença à parler :

- "Mon histoire est compliquée, j'ai besoin de faire une pause et j'aimerais pouvoir rester chez vous quelques jours " me dit-il en mettant une cuillère de sucre dans le café que je venais de poser sur la table devant lui.

- "Chez moi, mais pourquoi ?" demandais-je très surprise.

- "Et bien ce sont les gens du bas qui m'ont conseillé de venir chez vous"

- "Les gens du bas, mais je ne comprends rien à votre histoire !"

Il s'ensuivit un dialogue de sourds, où je crois que je m'étais focalisée sur "ce que les gens du bas avaient dit" au lieu d'écouter ce jeune homme

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Après avoir terminé ma deuxième tasse de café, je me suis entendue dire :

- "Ok, je te loge quelques jours, mais cela veut dire qu'il va falloir suivre mon rythme de vie et m'aider aux tâches journalières."

Il se leva d'un bon, et me dit :

-"Je reviens, je vais chercher mon sac qui est posé à l'orée du bois."

Il sortit et je me suis retrouvée debout en me posant juste cette question :

-"Qu'est-ce que je viens de faire ?"

Au bout de cinq minutes il était de retour. Je décidais de le faire dormir dans la pièce à l'étage, car je voulais garder la mainmise sur les parties importantes de ma maison. Il s'installa, enfin, il mit ses quelques affaires dans l'armoire.

Pour ma part, je suis retournée à mes occupations, il faut dire que les vaches n'attendent pas.

Une fois ses affaires rangées, il me rejoignit dans l'écurie et voulut m'aider. C'est à ce moment-là que je compris que mon côté "Bon samaritain" n'avait pas que du bien. Je le regardais et me rendis compte que son costume de ville n'était pas vraiment approprié pour la tâche.

Je l'envoyai dans la remise, derrière l'étable, là, où il y avait tout ce que j'avais débarrassé lors de mon installation ici. Il trouva de quoi se vêtir pour travailler avec moi. Il était assez drôle de le voir se mettre à l'ouvrage car apparemment s'occuper des vaches ne lui était pas familier.

Nous avons passé quelques semaines à travailler de cette façon, sans jamais parler l'un à l'autre de nos vies.

Puis la veille de Noël, il disparut sans rien dire, je me suis retrouvée seule face à moi-même.

Bien des années se sont écoulées et ce soir de nouveau à la veille de Noël, je m'installai tranquillement à ma table, quand soudain on frappa à ma porte !

-" Ah non pas cette fois, je ne recommence pas." me suis-je entendu dire.

La personne insistait, je me suis levée, j'ai ouvert et je me suis retrouvée nez à nez avec une famille, oui une famille. Et là, le père de famille, me dit :

-"Est-ce que nous pouvons entrer, nous devons vous parler ?"

C'est à ce moment que je reconnais la voix de Luca, ce jeune homme qui avait disparu il y a tant d'années !

Je les fis entrer, s'assoir autour de la même table.

Luca prit la parole et me présenta sa femme, Marie et ses deux filles, Julie et Caroline. Il sortit aussi de son sac plein de victuailles à manger.

Marie voyant que j'étais dépassée, pris les choses en main et nous concocta un repas de Noël.

Nous passâmes une soirée extraordinaire, il me raconta son histoire, sa fuite, ses études, sa vie, sa rencontre avec Marie et la naissance des jumelles.

Il me demanda pardon d'avoir fui sans donner d'explications. Mais je ne l'écoutais plus, je savourais ce moment si précieux si proche de l'esprit de Noël.

nw-16, décembre 2015

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